Mais, euh ! ....et la socialisation alors ?

Publié le par laféeViviane

Je me souviens d’une amie dont l’angoisse pour ses enfants (scolarisés) était qu’ils n’aient pas d’amis. Adolescent, le week-end, ses enfants n’étaient jamais à la maison, trop occupés par leur bande, et mon amie s’en réjouissait preuve que ses enfants étaient aimés et sociables.

Je me souviens que lorsque mes enfants étaient du niveau primaire, toutes mes relations dont les enfants étaient collégiens me répétaient inlassablement que lorsque mes enfants auraient cet  âge l’instruction en famille ne leur conviendrait plus car à ce moment là, ils auraient besoin de passer toutes leurs journées avec leurs copains.

Et bugale 1er a eu l’âge de la 6ième, et je me suis inquiétée, bien influencée par le discours ambiant. C’est l’époque où ma route  a croisé une asso IEF à Paris, avec, pour moi, le désir de rencontrer des familles avec des collégiens. Cela a été très bénéfique pour mes bugale de rencontrer tous ces enfants non-sco, cela leur a permis de se sentir moins marginaux. Et petit à petit, avec en plus les liens déjà établis en Bretagne, la recherche de contacts n’a plus été une priorité.

Quelques expériences assez négatives pour Bugale 1er avec des gars de son âge pas très très intéressants finalement, nous ont aidées à relativiser. Il a fini par déduire que, tant pis, les relations assez banales,peu enthousiasmantes, voir même conflictuelles, assez ambiguës ou étranges avec des enfants scolarisé de 13-15 ans, n’était pas si enrichissantes que cela. Que si faire partie d’une bande c’était faire les mêmes conneries que les autres, être agressifs, expérimenter des trucs sexuels, ce n’était pas pour lui. Après discussion, nous en avons déduit qu’il était aussi possible de vivre différemment, moins collés aux copains que le veut la norme, et qu’il allait attendre que jeunesse se passe pour certains et qu’avec le temps ils redeviennent des personnes fréquentables ; qu’il n’était  pas forcément indispensable de fréquenter des enfants de son âge parce que c’est un truc incontournable pour un ado !

D’ailleurs ces questions ne se posent plus actuellement, les bugale ont un réseau d’amis bien choisis, pas énorme en quantité mais fidèle  que ce soit à Paris ou en bretagne. Ils sont critiques, ils trient leurs amis sur le volet et rejettent facilement les ados avec des comportements qui ne leur plaisent pas. Pas question de suivre le groupe parce qu’il faut s’intégrer. Et puis à force, ils rencontrent des personnes qui leur ressemblent, qui ont des valeurs authentiques, même à cet âge-là c’est possible, mais il faut être un peu patient.

 

Une anecdote sympa,  les bugale sont très copains et vivent pleins de choses très interessantes avec une famille IEF qui habite près de chez nous, cinq enfants de 12 à 22 ans, que nous avons rencontré lors....d’un contrôle pédagogique il y a bientôt deux ans ! Merci l’inspection académique J

 

En conclusion voilà une petite liste de ce que sont  mes bugales...on pourra aller voir si cela correspond aux définitions de la socialisation que donne certaines blogueuses de ce numéro trois de la Farandole sans école :

Mes Bugales :

- sont à l’aise avec les adultes, n’hésitant pas à leur parler, et sachant s’exprimer avec eux.

- savent nouer des relations satisfaisantes avec des enfants de leur âge, des enfants plus vieux qu’eux, des enfants plus jeunes (d’ailleurs Bugale 1er a un succès fou avec les petits pour sa gentillesse) et beaucoup d’adultes.

-rêveraient de voir leurs amis plus souvent, mais ne sont pas dépendants et  apprécient aussi de rester seuls.

-n’ont pas tous les trois le même besoin de relations.

-n’ont pas tous les trois le même comportement avec les autres.

-sont capables d’organiser des activités à plusieurs, et sont capables d’initiatives.

-sont sélectifs et critiques dans leurs relations et préfèrent laisser tomber une relation non satisfaisante.

-sont capables de mener une argumentation pour  défendre leur point de vue face à des copains.

-sont très populaires et sont les meilleurs amis de plusieurs de leurs copains.

-n’ont personnellement pas de meilleurs amis, leurs meilleurs amis étant leurs frères.

-ont quelques ennemis (destructeurs de cabanes), et sont rancuniers (ils ont de qui tenir).

-savent se comporter lors d’une activité de groupe (sport, activités).

-partagent toujours leurs amis ensemble.

-acceptent de moins en moins les relations imposées par maman (les enfants des amis de maman, c’est pas pratique pour moi)

-savent prendre la parole en public, savent présenter un travail devant un auditoire.

-sont polis et agréables (ce n’est pas moi qui le dit)

-sont souvent attentifs aux autres.

...

 

Publié dans le cadre de la Farandole sans Ecole n° 3, et juste à temps cette fois-ci !

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B
j'aime beaucoup la réponse que tu m'as faite et elle m'a convaincue :-) me voilà rassurée (c'était une inquiétude pour moi)
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B
Oh je vois qu'on parle de nous ici.<br /> Merci pour tout ces jolis compliments.
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B
c'est une question que je me posais, comment faire quand vient l'adolescence? j'avais encore en tête le cliché du groupe d'ado, qu'il fallait forcément passer par là... mais c'est vrai que pas forcément!
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L
mémère : Bugale est déjà un pluriel, ar bugel est le singulier pour enfant en breton. Merci pour la citation en exemple, ça fait du bien ce genre de compliments...crois-tu que pépite de chocolat finira par les voir ? (autrement dit que nous finirons par voir en vrai pépite de chocolat ? :-))<br /> Pépite et Sissi : c'était le but de ce texte. Et c'est fou ce que cela fait du bien d'être (un peu) dans ceux qui savent et non plus (complètement) dans ceux qui espèrent que les choix qu'ils ont fait seront payants ! J'ai encore évidemment des interrogations, mais j'ai tout de même un certain recul... et cela console  du fait de  vieillir.<br /> Béné : oui vraiment, c'est pas un problème ce groupe d'ado si à la mode : imagine aussi que ces enfants passent plus de temps avec leurs copains qu'avec leurs parents, normal qu'ils aient plus de liens avec leurs copains qu'avec leurs parents et qu'ils s'en sentent plus proches. Je crois que l'on a des liens familiaux plus forts qui n'obligent pas à aller trouver un substitut dans un groupe de copains. Donc les relations d'un ado avec l'extérieur de la famille restent aussi variées qu'auparavant.<br /> A toutes les quatres : j'ai vraiment apprécié vos posts, plus théoriques que le mien, sur la socialisation, cela pousse la réflexion plus loin et m'oblige à mettre de la théorie sur ma pratique.<br />  
S
J'aime bien ton texte, c'est encourageant.<br />
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P
J'aime bien lire ce que donne la nonsco 10 ans après son début  :-)
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